Après avoir fait la misère à mon instrument de boxe, je décide d’éliminer toute cette sueur sous une douche bien chaude avant de manger un truc sur le pouce. Je me sens démoralisé aujourd’hui, j’ai envie de m’enfermer chez moi et de ne rien faire, c’était sans compter sur Aïko qui a très envie d’aller se promener. Elle me regarde en pleurant… je suis obligé de céder.

- Allez, viens !

Elle dresse les oreilles et remue la queue pour me signaler qu’elle est contente de sortir de la maison, je jette un œil machinalement à mon portable, pour voir si je n’ai pas manqué un appel ou un message d’Holly, évidemment non. Je souffle et le range dans ma poche.

Je fais monter le chien dans la voiture, aujourd’hui, j’ai décidé qu’on allait se promener au bord de l’eau, j’ai besoin de nouveauté, besoin de m’évader.

Aïko apprécie aussi ce changement de destination, elle gambade comme une folle au grès des vagues qui s’écrasent sur le sable de la plage. Quelques maisons longent le rivage, ce doit être fabuleux de se réveiller au pied de l’océan chaque matin, sentir l’air iodée entrer dans ses poumons, revigorant, revivifiant. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, mon cœur accélère, et si c’était enfin elle. Je l’attrape et c’est le nom de Steven que je vois, je pousse un énième soupir de frustration en décrochant.

- Salut Steven.

- Ah, ben cache ta joie mon pote ! 

- Désolé, qu’est-ce que tu veux ?

- Tu veux passer boire un coup à la maison ce soir ? J’ai invité la petite serveuse de la semaine dernière et elle va ramener des copines, ça te changerait les idées !!

J’ai tout sauf envie de me taper une fille aujourd’hui… J’étais décidé la semaine dernière à enfin tourner la page, maintenant, je suis une loque revenue au point de départ.

- C’est sympa, mais ce soir je suis déjà invité chez Ady !

- Bon comme tu veux, si tu changes d’avis, tu connais mon adresse !

- Ouai, bonne soirée !

- Toi aussi vieux ! 

Nous raccrochons et je continue ma balade, je siffle Aïko qui s’est un peu éloigné et qui renifle une fille au loin, pas envie de parler avec qui que ce soit et encore moins une nana. Elle caresse le chien avant qu’il ne revienne vers moi. La fille se lève et marche dans notre direction, je fais demi-tour.

- Tu te fais des amis Aïko ? Allez, on rentre, fini la balade !

Elle me suit docilement. Je me retourne instinctivement pour jeter un regard à la fille, caché sous un bonnet se profile une longue chevelure colorée de bleu, elle s’est de nouveau assise sur le sable et regarde l’horizon. Cette femme à l’air pensive, presque triste… je me demande ce qui peut bien lui arriver pour la rendre malheureuse à ce point. Puis je reprends le court de mon chemin et nous rentrons à la maison.

19h, je sonne chez Ady et Chris. Elle m’ouvre plus rayonnante que jamais, elle embrasse ma joue, elle attrape la bouteille de blanc que j’avais dans la main et me remercie. Je la suis jusqu’au salon, Jessica et Alan sont déjà là, sans leurs enfants, je les salue.

- Désolé, je suis en retard !

- Pas du tout, nous sommes en avance, nous étions pressés de laisser les enfants à la nounou !

Jess dis ça si naturellement, alors que je sais que c’est une mère poule et qu’elle a hâte de retrouver ses poussins, cela ne m’empêche pas de rigoler à sa remarque. Ady refait surface derrière moi.

- Nous attendons encore quelqu’un de toute façon.

Je ne relève pas sa remarque, je ne pensais pas que nous aurions un invité mystère, dans tous les cas, je ne suis pas asocial, donc peu m’importe. Je discute banalités avec le petit groupe, quand, quelques minutes après, la sonnette retentit. Ady se lève.

- J’y vais ! 

Chris lève un sourcil interrogateur vers sa femme, il semblerait que lui non plus n’ait pas l’air au courant de l’identité de l’invité mystère. Nous continuons nos bavardages quand j’entends une petite voix féminine rigoler dans les escaliers. Elle n’aurait pas fait ça la garce ? Je tourne subtilement la tête et cette chevelure blond cendré n’appartient pas à n’importe qui… elle l’a fait, elle a invité Holly. Elle aussi se rend compte de ma présence, elle s’arrête, perd son sourire, génial.

- J’ai besoin de te parler Ady.

Ady va donc en prendre pour son grade. Et elle paye rien pour attendre, je vais lui en toucher deux mots aussi. En fait, est-ce que je suis furieux contre Aderyn pour avoir invité mon ex dans mon dos, ou est-ce que je suis furieux parce qu’Holly lui a répondu alors que ça fait une semaine qu’elle fait la morte avec moi ? N’était-ce pas ce que je cherchais à faire de toute façon, la revoir ? Et elle, elle s’attendait bien à ce que je la rappelle pour qu’elle vienne chercher son costume. 

Mes trois compagnons de soirée me regardent tous avec cet air de compassion… ça va, je vais survivre, enfin, je crois.

- Je suis désolé Seth, si j’avais su, j’aurais dissuadé Ady de faire ça.

- Ça va Chris, nous sommes adultes ! 

Sur mes mots, les deux filles apparaissent dans la pièce. Elles sont toutes les deux souriantes, c’est déjà un bon point. Holly s’applique à saluer chacun des invités et amis, elle termine par moi, elle embrasse doucement ma joue. Un coup de chaud me prend, je déboutonne un bouton supplémentaire à ma chemise. Ma sublime ex compagne s’assoit à côté de moi, ses longues jambes dépassent de son short moulant et son top laisse deviner la superbe poitrine qui se cache dessous. Concentre-toi Seth, si tu ne veux pas lui sauter dessus !

Ady reste debout près de Chris. Elle prend une grande inspiration.

- Bon, maintenant que vous êtes tous là, je peux vous annoncer la nouvelle, on va avoir un bébé ! 

 Elle affiche un sourire toutes dents dehors, larmes aux yeux, Jessica se lève, elle aussi les yeux humides pour prendre Ady dans ses bras, Alan et moi-même l’embrassons, avant de féliciter le futur papa, sans qui, remettons les choses en place, il n’y aurait pas de bébé ! Aderyn se tourne vers Holly, qui est toujours assise, elle se lève et regarde Ady avec détresse, elle explose soudain en sanglots, ce n'est pas que des larmes de joie, se sont aussi des larmes de peine, comme si elle attendait ce moment depuis des semaines, de pouvoir exploser et être soutenue par quelqu’un. Entre deux énormes sanglots, elle dit qu’elle est contente pour elle puis, finit par la lâcher.

- Je suis désolée, je vais prendre l’air…

Holly disparait, emportant avec elle un flot de larmes que personne n’était prêt à attendre. Je sens les regards discrets lancés à mon égard. Je scrute les deux couples et finis par céder.

- Je reviens.

Je disparais moi aussi de la pièce, suivant Holly au son de ses souffrances. Je la retrouve dehors, au sol, comme si elle se tordait de douleur, je m’approche doucement d’elle.

- Hey ! Pourquoi tu pleures comme ça ?

- Je suis désolée… Je suis désolée… Je suis désolée…

Elle cris presque et répète en boucle qu’elle est désolée. 

- Calme-toi, tu vas finir par t’étouffer… je serais obligé de te faire du bouche à bouche !

Entre deux pleurs, un petit son, qui ressemble à un rire, sort de sa bouche, c’est exactement ce que je cherche à faire et ça marche. Je tiens son menton d’une main, puis je finis par m’asseoir près d’elle, la cajolant.

- Tu vois, tu es tellement plus belle quand tu souris.

Elle essuie les traces salées qui courent sur ses joues et me regarde, je me lève puis lui tends la main pour qu’elle se relève à son tour. Une fois sur pied, je me sens obligé de la questionner.

- Pourquoi tu n’as pas rappelé ? 

- Pourquoi tu avais l’air d’un idiot dans ton message ?

Sitôt remise et la voilà déjà qui m’envoie des punchlines ! Elle ne perd pas le Nord cette petite !

- Parce que je suis un idiot ! Et toi ?

- Parce que j’avais peur de te revoir…

- Mais tu as bien laissé tes vêtements dans ce but non ?

- Oui, mais finalement quand tu m’as appelé, je me suis rendu compte que c’était encore une erreur…

Elle vient de me planter, pour la seconde fois, un couteau en plein cœur. Je me glace instantanément, j’avale ma salive difficilement.

- Sèche tes larmes, on devrait remonter.

Je me rends bien compte que je suis froid comme la Sibérie, mais c’est plus fort que moi, je me sens blessé et je n’ai aucunement envie de faire un effort de comportement. Je commence à rentrer et Holly me suit silencieusement.

Je respire calmement avant de rentrer dans le salon d’Ady et Chris, essayant de retrouver un peu d’humeur joyeuse pour mes amis qui seront bientôt de futurs parents. 

- Ah, vous êtes là, lance Chris, ça va ?

- Oui, t’inquiètes, tu sais comment sont les femmes, toujours à en faire des tonnes.

Je vois le visage d’Holly s’éteindre à côté de moi. Ce que je viens de dire, la visiblement blesser, je le sais, je regrette mes mots, mais je suis en colère. Cependant, Ady me reprend.

- Seth ! Si on en fait des tonnes, c’est souvent pour une bonne raison !

- Si tu le dis !

Elle me lance un regard qui signifie « tu n’es qu’un gros con », je ne vais pas lui en vouloir, elle a raison. Elle attrape Holly par le bras pour l’installer à côté d’elle et Jess. J’aurais peut-être mieux fait d’accepter l’invitation de Steven, il ne m’aurait jamais fait un coup pareil lui. Chris me tape sur l’épaule. 

- Bière ?

- T’as pas un truc plus fort ?

- Vodka ?

- Parfait !! 

- Mets-moi la même chose s’il te plait, rajoute Alan.

Ils sourient, solidarité masculine, j’en avais besoin. Je jette des regards en direction de mon ex, c’est plus fort que moi, et je sais qu’elle me regarde aussi à la dérobée. 

Finalement, la soirée se passe mieux que prévu, il faut dire que j’ai quelques grammes, en trop, de Vodka dans le sang, Alan aussi d’ailleurs, légèrement moins que moi quand même, seulement Chris est resté raisonnable ! On va dire qu’Ady n’est pas une femme que l’on veut contrarier !! 

Il se fait tard et, soudain, dans un élan de spontanéité, Alan se lève et attrape Jess sur son épaule. Elle pousse un cri de surprise.

- Alan, qu’est-ce que tu fais ? Repose-moi ! 

- Les amis, on va vous laisser…

- Quoi ? Déjà ? Repose-moi Alan, tu as trop bu !

Aderyn et Holly rigolent joyeusement, Chris et moi, nous demandons ce qu’il fabrique. 

- J’ai des envies très particulières que j’aimerais assouvir avec ma femme, si vous voulez bien nous excuser, je vous dis à la prochaine !

- Seigneur, Alan !!!!!!! 

- Quel veinard !, je lui balance.

Je ne crois pas avoir déjà vu mon boss comme ça ! Nous rigolons tous et les deux époux disparaissent. Je regarde Holly, elle me regarde aussi, j’ai envie de la baiser, elle le sait, elle rougit puis détourne le regard.

- Un petit dernier Seth ? demande Chris.

- Vas-y ! 

- Tu ne crois pas que t’as assez bu ? me signale Ady.

- Je fête la venue du nouvel enfant à naître, laisse-moi tranquille !! 

- Baliverne, je te préviens, tu te débrouilleras pour rentrer, Chris ne t’aidera pas.

- Tu es d’une telle humeur de chien Ady, les hormones mélangées à ton caractère… Boom, mélange explosif !

- Pourquoi tu crois que je ne la contrarie pas en ce moment, chuchote Christian à mon intention.

- Tu crois que je ne t’ai pas entendu toi ? Tous les deux, vous… vous… ah vous êtes pénible !

Chris rattrape sa femme au passage et l’assoit sur ses genoux. Ils sont trop mignons tous les deux, je les envie.

- Tu sais que tu es la plus parfaite des femmes chérie !

- Rattrape-toi bien. Quant à toi, tu te débrouilleras pour rentrer !

Je lui souris, j’adore Aderyn, même avec son sale caractère, je bois mon verre cul-sec et me lève de ma chaise.

- Et justement, j’y vais ! Passez une bonne soirée les amis !

Je me prends les pieds dans la chaise et manque de me rétamer par terre, mais me rattrape. Ady émet un son qui signifie « je te l’avais dit ». 

- Je vais le ramener.

Holly a parlé d’une voix mal assurée, elle n’est pas convaincue que ce soit une bonne idée sûrement. 

- Je ne voudrais pas que tu commettes encore une erreur très chère, je peux rentrer tout seul.

- Va te faire mettre, Seth !

- En tout cas, moi, je te l’ai bien mise !

Je ne mesure même plus mes paroles. Elle s’avance vers moi, déterminée et me gifle, Ady et Chris sont surpris, mais surement pas autant que moi. Je crois que je l’ai bien cherché.

- Désolé Ady, on va vous laisser, je ramène cet abruti chez lui.

- Bon courage !

Elles s’embrassent amicalement puis Holly vient près de moi pour m’aider à descendre les escaliers et me reconduit jusqu’à la maison. Elle prend les clefs dans ma poche et ouvre la porte, elle laisse sortir Aïko et me pousse à l’intérieur.

Je me retourne pour la plaquer contre la porte et l’embrasser, elle résiste un peu et finit par se laisser faire.

- Je sais très bien pourquoi tu voulais tant me raccompagner, petite trainée, tu voudrais que je te baise encore.

Seth, ferme ta putain de grande gueule. Je suis pitoyable, quand je bois comme ça, c’est mauvais, je le sais. Holly est furieuse, elle me gifle encore.

- Tu vas arrêter de me frapper quand ?

- Quand t’arrêtera d’être un connard, avance.

Elle me pousse dans le salon et m’avance jusqu’au canapé puis me jette dans ce dernier. J’ai la tête qui tourne, c’est horrible.

- Je suis déchiré.

- Merci, j’avais remarqué. Et tu es con quand tu bois Seth, tu le sais et je déteste ça. 

- Mais tu n’es plus là pour me dire quoi faire, je fais ce que je veux.

- Je sais.

Je pose mes mains sur mon visage, j’ai les larmes aux yeux, heureusement, il fait noir, j’espère qu’elle ne s’en apercevra pas. 

- Tu comptes me laisser sur le canapé ?

- Évidemment, tu ne crois pas que je vais te mener jusque dans la chambre.

- Bien, comme tu voudras, on peut aussi faire ça ici ! 

J’attrape son bras et l’attire vers moi, je l’embrasse passionnément, amoureusement, le baiser devient salé, est-ce que c’est moi qui pleure ou est-ce que c’est elle ? Je n’en ai foutrement aucune putain d’idée, mais je sais que je brûle de désir pour elle. 

- Je t’aime bébé, reviens s’il te plaît.

- Tu es saoul Seth…

- Et alors, je t’aime tellement, tu ne peux pas me laisser comme ça, on a déjà perdu 6 mois de notre temps, je n’ai envie d’être avec personne d’autre que toi.

- Tu auras oublié cette conversation demain. Reste tranquille, je vais te chercher de l’eau.

Elle s’éloigne de moi un instant pour aller dans la cuisine, je ferme les yeux un court moment pour ne pas éclater en sanglots et faire passer la grosse boule que j’ai dans la gorge. 

- Tiens, ça te fera du bien. 

J’attrape le verre qu’elle me tend et je le bois d’une seule traite. Elle est toujours debout devant moi, peu sure d’elle, je saisis sa hanche et l’attire à moi. Je commence à embrasser son ventre.

- Arrête Seth, ce n’est pas une bonne idée…

- Qui en souffrira le plus ? Toi ou moi ? Sachant que c’est toi qui as décidé de te barrer !

Mes mots ont une fois de plus dépassés ma pensée, je ne peux pas la fermer deux putain de minutes. Comment je peux espérer la faire revenir, si je lui dis des horreurs pareilles. Quel con. D’ailleurs, elle me file une paire de gifles supplémentaires, on dit jamais deux sans trois, et ce soir, je les mérite toutes.

- Lâche-moi maintenant.

Elle se dégage de mes mains puis commence à partir. Elle s’arrête quelques secondes, se tourne vers moi et parle.

- On ne devrait plus se revoir, Seth. Prends soin de toi.

Puis elle reprend ses petits pas dans le salon, je suis un peu plus lent à la détente, mais il faut que je réagisse, si je la laisse partir maintenant, ce sera fini pour de bon. 

Je me lève brusquement du canapé et commence à marcher en direction d’Holly, je tangue un peu, mais je m’en fous. Je m’arrête et hurle.

- RESTE ICI !

Elle continue de marcher et fait comme si elle n’avait rien entendu, je presse le pas pour la rattraper, je trébuche et nous fais tomber tous les deux au sol. Je me glisse au-dessus d’elle pour la coincer.

- Arrête ça, tu commences à devenir effrayant Seth…

- Je te fais peur ? Tu sais très bien que je ne te ferais jamais aucun mal, je t’aime putain.

- Laisse-moi partir.

- Hors de question, je t’ai déjà laissé partir une fois, je ne referais pas cette erreur.

- Tu ne sais pas ce que tu dis…

- Reviens à la maison…

- Je ne peux pas, je ne pourrais jamais te donner ce que tu désires…

- Je m’en fous, ce que je désire plus que tout, c’est toi Holly…

- Ce soir, parce que tu es saoul, et demain, tu te mordras les doigts, une fois de plus, d’avoir laissé entrer dans ta vie une gamine qui t’as fait perdre ton temps…

C’est exactement ce que je lui ai dit quand on s’est engueulé ce jour-là. J’avale péniblement ma salive. Je ferme les yeux pour éviter aux larmes de monter. Je me sens comme une gonzesse.

- J’étais énervé, je ne le pensais pas, tu sais très bien que je suis fou de toi…

- Mais tu l’as dit Seth, tu l’as dit et ça m’a fortement blessé…

- Je suis désolé bébé… d’accord…

Je l’embrasse amoureusement, elle me rend mon baiser puis s’arrête brusquement.

- Tu m’écrases, j’ai mal au dos.

- Pardon.

Je lui laisse le champ libre, elle se relève et m’aide à me remettre sur mes pieds, j’ai la tête qui tourne, je me soutiens à Holly.

- Tu vas revenir à la maison ?

- Peu importe, Seth, tu auras oublié ce qu’on s’est dit.

- Je te promets que non.

- Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir.

Je suis sûr qu’elle a raison, demain, j’aurais oublié les ¾ de notre conversation, fais chier. La chienne commence à couiner dehors, Holly se dirige vers la porte pour la faire entrer puis l’envoie se coucher sur son tapis. Elle revient vers moi.

- Tu devrais te coucher, tu tiens à peine debout.

- Tais-toi, je n’ai pas besoin que tu me maternes.

Elle est surprise. J’attrape son bras pour la ramener à moi et la fais basculer sur le canapé, je me positionne sur elle pour qu’elle s’allonge, j’écarte ses jambes et me glisse entre elles.

- Qu’importe demain, mais sache que je t’aime Holly, je t’aime et je vais te baiser jusqu’à ce que tu ne te souviennes plus de ton prénom, et ce n’est même pas la peine de m’en dissuader, je sais que tu en crèves d’envie autant que moi…

Après un court instant, elle avoue elle aussi :

- Je t’aime…

Elle m’a embrassé passionnément, avec amour, mais je sentais qu’elle se retenait, je sentais qu’elle était différente, qu’elle voulait me tenir à l’écart, parce qu’elle savait, au fond d’elle, qu’elle ne reviendrait pas.

J’ai commencé par goûter son cou, sa clavicule, ses seins, puis je lui ai retiré son haut et j’ai continué à lécher ses tétons un après l’autre, je ne m’y suis pas trop attardé, connaissant ses envies, j’ai fait glisser son short et son string le long de ses deux magnifiques jambes. J’ai saisi la droite, et ma bouche s’est posé sur son mollet, traçant une ligne de baisers jusqu’à sa délicieuse chatte, ensuite je me suis employé à rendre la pareille à la jambe gauche, elle gémissait comme une petite lionne.

- Lèche-moi Seth par pitié…

/!\ Image bonus - soft /!\ 

Un petit sourire s’est formé sur mes lèvres avant que je ne lèche avidement les siennes, elle s’est mise à se cambrer de plaisir, laissant échapper un gémissement quand mes doigts ont commencé à suivre le mouvement. 

- Arrête de te retenir, je veux que les voisins sachent à quel point tu aimes ça.

Elle ne s’est pas fait prier pour commencer à crier comme j’aime l’entendre. Je continue à la stimuler de ma bouche et de mes doigts jusqu’à ce que ses jambes se resserrent sur mes tempes et qu’elle se mette à trembler. Mes baisers remontent doucement sur son ventre, sa poitrine et trouvent sa bouche pulpeuse, parfaite, elle l’ouvre pour laisser nos langues se battre dans un duel où personne n’en ressort perdant. J’aspire ses gémissements pendant que je continue de la baiser avec mes doigts.

Elle se dégage de ma bouche pour pouvoir retirer mes vêtements, ses mains tremblent légèrement, je pose les miennes par-dessus pour la calmer. Elle finit par me mettre à nu, et me prend rapidement dans sa bouche, sa langue qui me parcourt de haut en bas me fait frissonner la colonne vertébrale, mais quand elle me prend au fond de sa gorge, je manque de ne pas me contrôler.

- Doucement, bébé…

/!\ Image bonus - medium /!\ 

Elle ralentit la cadence et recommence à me branler un peu plus vite de sa main droite et de sa main gauche elle se donne du plaisir et bordel elle gémit, ça va m’achever. Holly s’arrête puis monte sur moi, j’adore quand elle prend les commandes, elle me fait entrer en elle et commence à faire des cercles avec son bassin. Et pour finir, nous nous basculons sur le côté, elle est devant moi, je la sers fort et elle s’agrippe à ma jambe pendant que je la baise avec vigueur.

J’ouvre un œil, j’ai une putain de barre dans le crâne, les yeux gonflés et la gonzesse aux cheveux blond cendré devant moi me ramène à la soirée de la veille, je bande comme un malade, je suis à poil et elle aussi, il ne me faut pas longtemps pour savoir qu’on a encore baisé ensemble. Holly dort encore, mais elle est collée contre moi, je m’incline un peu plus et la rapproche de moi, elle gémit doucement, je sens son odeur de vanille et la sers contre mon torse. Est-ce que j’arriverais à me passer de son corps un jour ? Est-ce que je pourrais me passer d’elle un jour ? 

La sublime femme à mes côtés commence à ronronner et se tortiller, elle est en train de se réveiller, je ne peux pas me reculer plus, je bute déjà dans les coussins du canapé, mais Holly se colle contre moi, je pose une main sur son ventre, elle la saisit, je pense qu’elle va la retirer, mais non, elle la serre plus fort contre elle.

- J’ai envie que tu restes Holly…

- Tu sais bien que je ne peux pas, on en a déjà parlé hier soir.

- Je ne me souviens pas de tout… mais je sais que tu m’aimes et que je t’aime, ça me suffit, peu importe le reste. 

- Un jour, tu te réveilleras et tu m’en voudras de ne pas t’avoir donné la famille que tu espérais… 

- Je ne perds pas espoir que tu changes d’avis…

- Seth… je ne changerais jamais d’avis et tu le sais très bien.

Sur ces mots, j’ai compris qu’elle avait raison et qu’elle ne reviendrait jamais sur ce point. J’aime les enfants, et je rêve d’avoir ma famille depuis quelques années, mais j’aime tellement Holly, mon amour pour elle passerait sans doute au-dessus de mes envies. 

- Bien, j’accepte ça, mais reviens.

- Je ne veux pas que tu sois malheureux…

Cette discussion tourne en rond, elle va chercher tous les prétextes possibles pour m’envoyer balader… elle est insupportable, c’est incroyable. Je préfère ne pas continuer à argumenter dans le vide, elle peut croire ce qu’elle veut, mais je ne la laisserais pas partir aussi facilement, j’ai décidé que j’allais me battre pour la faire revenir et ce que je veux, je l’obtiens toujours.

- Assez parler. Si on allait prendre une douche pour que je te montre à quel point, je suis malheureux loin de toi…

- Seth… 

- Quoi ? Tu veux partir, très bien, vas-y alors…

Elle a ramassé ses affaires et s’est rhabillée en vitesse, j’ai fait de même, elle était hyper gênée, et triste, il y avait quelque chose au fond de son regard de plutôt bizarre, un truc que je n’avais jamais vu chez elle.

- Ça va ? 

- Oui… 

- Tu sais que je n’abandonnerais pas, je veux te récupérer, quoi qu’il m’en coûte.

Fidèle à elle-même, Holly a commencé à ouvrir la bouche pour m’en dissuader, une fois de plus, j’ai levé la main pour lui faire comprendre qu’elle devait se taire et j’ai déposé un léger baiser sur son front. 

 Si je veux la retrouver, va falloir commencer par arrêter de me conduire comme un crétin, faut qu’on arrête de se voir et de baiser, comme si j’étais ce genre de mec en chien… il y a bien plus que ça entre nous, il faut qu’elle s’en souvienne autant que moi.

- Laisse-moi prendre une douche et je te dépose chez toi.

- C’est bon, je vais me débrouiller Seth, ne t’en fais pas.

- S’il te plait Holly, pour une fois, tu pourrais arrêter de n’en faire qu’à ta tête ?!

Elle sourit, elle sait que j’ai raison, elle est trop bornée et capricieuse et j’aime cette fille, ma dernière résolution m’empêche de la porter sur mes épaules et d’aller la baiser sous la douche et ça aussi elle le sait, elle est rouge comme une pivoine ! Elle détourne le regard, un rire émerge du fond de ma gorge avant de m’avancer vers les escaliers. Je m’arrête quelques secondes.

- Tu n’as pas intérêt à t’enfuir pendant que je suis sous la douche ou tu auras à faire à moi ! 

Puis je file dans la salle de bain, bordel de merde, je ne me souvenais plus à quel point prendre une douche pouvait être bénéfique au bien-être ! Pourtant, j’ai pris une douche hier, mais après une cuite, c’est encore meilleur. Secrètement, je rêve qu’elle vienne me rejoindre sous la douche, mais je suis content qu’elle ne le fasse pas. 

Quand je descends, elle est de dos, dans la cuisine, elle boit un chocolat, je pourrais me glisser derrière elle, la prendre dans mes bras et l’embrasser doucement dans le cou, humer son parfum de vanille caché derrière cette odeur de sexe de la veille, mais je ne vais pas le faire.

- Si tu as fini, on peut y aller !

Elle sursaute et laisse tomber sa tasse sur le sol. Je pars dans un fou rire. Elle fait la tête !

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur !! 

- Crétin, j’ai failli faire une attaque !

On se baisse pour ramasser les morceaux de tasse et essuyer le reste de chocolat qui recouvre le sol, on attrape le même fragment cassé, comme dans les films, on sourit en ce regardant dans les yeux. Je dois reconquérir une femme qui m’aime déjà, la tâche à l’air plus que simple, mais Holly est tout sauf simple ! Finalement, elle prend ses affaires et monte dans la voiture.

J’arrive devant chez elle et je me gare. Elle tourne la tête vers moi.

- Merci, c’est gentil de m’avoir ramené.

- De rien, ça a l’air mignon chez toi !

- Seth, je ne compte pas te faire entrer !

- Pas aujourd’hui, ma belle, pas aujourd’hui ! 

- Au revoir. 

- À bientôt !!

Elle se retourne une dernière fois pour m’adresser un petit signe et un sourire. Va-t’en Seth, va-t’en avant de descendre de cette voiture et de la rejoindre. Je secoue la tête, je démarre la voiture et passe la première, je crois que nous en avons assez fait, nous avons besoin de calme un moment.

Mercredi, avant la pause déjeuner, ma porte s’ouvre, plutôt brusquement, je lève la tête.

- Un colis à signer pour monsieur.

- La politesse, bonjour, on ne vous a pas appris à frapper aux portes avant d’entrer ? 

- Bonjour, un colis à signer pour monsieur politesse !

- J’ai une secrétaire pour ça.

- Et bien, votre secrétaire n’est pas à son poste, j’ai pas que ça à faire, vous le signez ce putain de reçu ou pas ? 

Quel culot cette nana, vulgaire, et caché derrière une casquette et des petites lunettes rondes, mâchant un chewing-gum bruyamment. Des cheveux, ultra colorés sont coiffés en longues tresses tombant sur sa poitrine, elle pourrait être jolie, si elle n’était pas si grossière. 

- Donnez-moi ça, vous avez de la chance que je sois bien luné aujourd’hui…

- Comme c’est chou, si c’est ce que vous appelez bien luné, alors qu’est-ce que c’est quand vous ne l’êtes pas ?!

De qui se moque-t-on ? C’est une blague ou quoi ? Je lui rends son calepin signé et lui ouvre la porte sans en rajouter, elle sort et Chloé revient à son bureau.

- Vous étiez où ?

- Je suis désolée, je… j’aidais monsieur Wood à…

- Laissez tomber Chloé, quand il s’agit de monsieur Wood, je ne veux pas savoir ! Mais à l’avenir vous l’aiderez en dehors des heures de bureau.

- Mais euh…

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je ne veux pas en savoir plus, ce Steven est vraiment un crevard, s’en prendre à ma secrétaire maintenant, je vais vraiment finir par le frapper ce con. 

J’ouvre mon colis, ce sont les goodies que j’ai commandé dimanche après-midi, quand on est un geek… c’est jusqu’au bout. Très content de mes achats, je les replace dans le carton et me remets au travail. 

Ce matin, j’ai fait faire livrer un bouquet à Holly, j’espère que ça lui fera plaisir, je veux lui rappeler que je peux être attentionné, que j’aime lui faire plaisir, et ça sans occasion particulière. 
C’est en rentrant de ma pause du midi que mon portable m’indique que j’ai reçu un texto, je regarde et c’est enfin Holly. « Merci pour les fleurs, elles sont magnifiques, mais Seth, tu devrais vraiment passer à autre chose… » , toujours aussi exaspérante cette nana ! Je souris, elle a répondu et c’est tout ce qui compte pour moi à cet instant, je lui réponds une banalité en ne mentionnant pas la seconde parti de son message, je ne veux pas passer à autre chose, finalement, je suis aussi buté qu’elle, c’est pour ça qu’on s’entend bien ! 

Vendredi soir, en rejoignant la maison,  mon regard est attiré par une masse beige dans mon jardin, serait-ce enfin Nougat ? Étonnement depuis que j’ai trouvé cet avis de recherche, je ne l’ai plus revu. Je m’approche doucement et c’est bien lui, je l’appelle et il miaule, je l’attrape et le rentre avec moi, Aïko nous salue gaiement. Je monte me doucher en vitesse, et je retourne dans mon salon, Nougat a pris possession de la table basse et Aïko est devant lui. J’aurais presque envie de prendre un chat, mais non, ça va aller, j’ai bien assez de soucis avec un chien ! Je cherche le bout de papier que j’avais pris la semaine dernière, je fouille dans toute la maison, impossible d’être aussi tête en l’air, j’aurais dû le mettre sur le frigo, ça aurait était plus simple, vraiment. 

Je finis par le trouver dans le fond de la panière à linge, faudrait réellement que je lance une machine aussi, mais j’ai une flemme de tous les diables. J’ai besoin de vacances ! Je compose le numéro et ça sonne. Au bout de quelques sonneries, une petite voix répond.

- Allô ?

- Bonjour, je vous appelle suite à l’avis de recherche que vous avez mis, j’ai retrouvé Nougat !

- Oh c’est vrai ! Merci ! Je ne peux pas le récupérer maintenant, mais est-ce que vous pouvez me le ramener demain matin ?

- Euh… oui, bien sûr, vous n’aurez qu’à m’envoyer votre adresse.

- Merci, a demain, au revoir.

Elle raccroche, elle avait une voix, douce, mais en même temps bizarre, quelques secondes plus tard, elle m’envoie son adresse. Ce n’est pas très loin d’ici, dans un autre quartier de la ville.

- Et bien Nougat, ce soir, tu vas rester à la maison avec nous !

Je vais m’allonger sur mon canapé et le chat vient se vautrer sur moi ! Les chats ont vraiment des attitudes bizarres ! Aïko s’approche de moi en couinant.

- Ah non ma grande, toi, tu ne montes pas sur le canapé, tu le sais très bien !

J’ai l’impression qu’elle me comprend, elle se couche devant moi, à même le sol, attendant que je veuille bien la caresser un instant. 

Je m’arrête, je repense à Holly, j’aimerais qu’elle soit avec moi, blottit dans ce canapé, à rêvasser, je la bercerais doucement au grès de ma respiration, dessinerais des petits cercles sur son dos, caresserais amoureusement son visage, je remettrais cette petite mèche rebelle qui s’enfuit toujours de ses coiffures, je pourrais lui dire que je l’aime, qu’elle est la femme de ma vie.

Je suis en train de déprimer sévèrement. Mon portable vibre dans ma poche, c’est Steven.

- Salut ! 

- Salut, je ne te dérange pas ?

- Non, j’étais sur mon canapé, tranquille…

- Aller arrête de déprimer et vient boire un coup à la maison Seth ! 

- Je n’ai pas envie de voir d’autres filles Steven !

- Je n’ai pas parlé de gonzesse, juste nous, entre mecs ! Allez fait pas chier !

Bon, de toute façon, je n’ai rien de prévu ce soir, si ce n’est déprimer toute la soirée sur mon canapé, alors autant me changer les idées.

- Ok, sors le Whisky, j’arrive !

Je laisse le chat et le chien dans le salon en espérant qu’ils ne me le retournent pas, j’attrape mes clefs, prends un taxi et je vais en direction de l’appartement de Steven.  

  J’arrive devant la porte de chez lui, je sonne et c’est une fille à moitié habillé qui m’ouvre, heureusement qu’on n'avait dit pas de filles ! Il est irrécupérable. 

- Salut, tu dois être Seth ! Je suis Aneira.

- Enchanté Aneira, très particulier comme prénom !

- Je sais, cela signifie « blanche comme neige » en gallois.

- C’est très joli !

Comme elle d’ailleurs, putain Steven à vraiment des goûts de luxe en matière de femmes, des cheveux d’un blanc-gris, des yeux de couleurs mixtes, un sourire à tomber, des courbes généreuses. Un joli petit lot. 

- Où est Steven ?

- Encore sous la douche ! 

Connaissant le personnage, je ne doute pas un seul instant de ce qu’ils ont fait tous les deux, et surement plusieurs fois, c’est d’ailleurs étonnant qu’elle ne soit pas sous la douche avec lui. 
Il arrive avec un jogging qui lui tombe sur les hanches, il attrape la jeune fille et commence à lui fourrer la langue au fond de la gorge, dégueulasse. Je ne suis pas du tout le genre voyeur !

- Salut Steven !

Il donne une fessée à Aneira et elle déguerpit à l'étage en glapissant comme un chiot. 

- Seth ! 

- C’est ça, pas de filles ?!

- Pas de filles pour toi, tu ne vas pas m’empêcher de m’amuser quand même !

- Tu ne changeras jamais.

- Pourquoi changer, quand j’aime être qui je suis ?! 

- Au moins tu t’assumes, c’est déjà ça ! 

- Allez, pose ton cul et je te ramène à boire ! 

Je m’exécute et vais sur le canapé, il arrive avec le whisky et des verres, il nous sert et s’assoit en face de moi.

- Alors avec ton ex ?

- J’y vais tranquille, mais elle est butée, tu la connais de toute façon.

- Oh oui ! Elle a vraiment un caractère de chien, je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes sur cette fille, quand tu pourrais en avoir d’autres à tes pieds !

- Parce que je l’aime, et ça, c’est quelque chose que tu ne dois pas connaître Steven ! 

- L’amour, c’est des souffrances inutiles. Le sexe, c’est un engagement mutuel ou les deux parties en ressortent toujours gagnant ! C’est ce en quoi je crois !

- L’amour ce n’est pas que souffrance…

- Non, évidemment, c’est pour ça que tu es assis ici un verre à la main et déprimant ?

Je lève les yeux au ciel, je ne vais pas argumenter plus que ça, Steven ne pense qu’avec sa bite et ce n’est visiblement pas prêt de changer. Je pense juste qu’il n’est pas tombé sur LA fille, quand il l’aura trouvé, on rigolera bien.

Il est 2h quand je me retrouve devant chez Holly, je tape sur la porte et criant son prénom. La lumière s’allume et elle ouvre.

- Bordel Seth, il est 2h du matin, qu’est-ce que tu fiches ici ?

Je la regarde incapable de parler, je ne sais même pas comment j’ai atterri ici. C’est pour dire. 

- Seth ? Tu as encore bu ?

- Je crois !

- Seigneur, tu empestes le whisky.

- C’est possible.

Elle m’agrippe le bras pour m’aider à entrer et elle m’assoit sur le canapé. J’ai la tête qui tourne.

- Laisse-moi enfiler un pantalon, je te ramène chez toi.

Je suis silencieux, je suis triste, j’aimerais juste la prendre dans mes bras et lui dire que je l’aime, mais je suis comme un connard à zoner sur le canapé, à regarder les mouches imaginaires voler. Elle sort de sa chambre avec un pantalon et un sweat puis elle me relève et me ramène à sa voiture.

J’ai dû m’endormir, car en une fraction de seconde je suis devant chez moi, Holly me guide jusqu’à la porte, elle fouille mes poches pour trouver les clefs, Aïko sort en trombe et le chat la suit. Merde le chat.

- Putain, je dois ramener ce chat à sa propriétaire demain.

- T’es sérieux Seth ? 

Elle a envie de me tuer. Elle me laisse dans l’entrée et sort à la recherche de Nougat, je me laisse tomber par terre. Comment je peux lui donner envie de revenir, si le jour, je lui envoie des fleurs et la nuit je me retrouve devant chez elle, totalement saoul. Si j’avais été à sa place, je me serais laissé dehors, avec un coup de pied au cul. Je n’ai pas la notion du temps, mais elle finit par revenir avec le chat sous le bras et le chien sur ses talons, elle me lance un regard contrarié, souffle de déception puis me relève. Bien joué garçon.

- Je suis désolé Holly.

- Laisse tomber Seth… 

- Je voulais juste te voir…

- Je ne veux plus te voir, et encore moins comme ça.

Cette fois, elle me ramène jusque dans ma chambre, je n’ai pas envie de lui sauter dessus, j’avais besoin de l’avoir près de moi, un moment, je me retourne juste pour la prendre dans mes bras, sentir son parfum, je finis par embrasser sa joue et je m’écroule sur mon lit comme une loque.

- Merci Holly.

Je sens son souffle et la douceur de ses lèvres entrer en contact avec ma joue et sa main passer doucement dans mes cheveux, finalement, j’ai peut-être pas tout foutu en l’air, elle chuchote « dors bien mon chat », à moitié endormi, je suis sûr qu’un sourire fend mon visage en deux. 

Il est tout juste 9h du matin, quand mon portable sonne, j’ouvre difficilement un œil, je suis dans mon lit, habillé, j’ai même mes chaussures, je ronchonne et sors le portable de ma poche. Je réponds sans regarder.

- Hum

- Mec, t’es où ?

C’est Steven ! Je suis dans ma chambre, où veut-il que je sois ? 

- Chez moi.

- T’étais pas censé dormir sur le canapé ?

- Je te rappelle.

Je raccroche, j’ai la tête dans le cul, je n’ai pas envie de me lancer dans d’interminables explications ! Je me lève, difficilement, ma tête va exploser, mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi putain de merde ? Je me dirige dans la salle de bain, l’eau chaude me réveille instantanément. J’attrape mon portable et j’envoie un message à mon ex pour la remercier et lui promettre de ne jamais recommencer ce cinéma. J’appelle Steven.

- Ah ben enfin ! Mais qu’est-ce que tu fous ?

- J’en sais rien…

- Je t’ai laissé sur le canapé et ce matin t’étais plus là, t’es un grand malade Seth !

- Je crois que je suis allé chez elle puis elle m’a ramené à la maison…

- Sérieux encore cette meuf, mais bordel, tu vois bien que c’est mort, je ne comprends pas pourquoi tu fonces encore tête baissée dans cette voie.

- Merci pour ton soutien Steven. Je dois te laisser, j’ai des trucs à faire.

Je raccroche, je ne vais pas me justifier une énième fois auprès de quelqu’un qui ne comprend rien et ne veut rien comprendre. 

Quand je descends, je trouve Aïko et Nougat, tous les deux, couchés sur le tapis de la chienne, c’est la meilleure celle-là. Heureusement qu’Holly l’a rattrapé hier soir.

- On dirait que vous vous entendez bien tous les deux ! Désolé, mais tu dois retourner chez toi Nougat aujourd’hui !

Je mets le chien dehors ensuite, je me fais couler un café, bien, bien corsé ! Histoire de me réveiller encore plus, j’en ai vraiment besoin ce matin, j’avale quelques gâteaux en même temps, j’ai une faim de loup. Quand je suis enfin près, j’attrape mon portable, rentre le chien et je vais chercher une caisse de transport chez Ady, hors de question de mettre un chat dans ma bagnole si c’est pour m’arracher mes sièges en cuir ! 

Ady et Chris sont très occupés aujourd’hui, je ne reste pas longtemps, juste le temps de leur faire un petit coucou et de récupérer la caisse. Je fais demi-tour, retourne à la maison et récupère Nougat. 

Je regarde l’adresse que j’ai reçue par texto, je l’entre dans le GPS et je me laisse guider par la voix féminine et autoritaire qui sort de mes haut-parleurs.