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Je me suis garé comme d’habitude, sur le côté de la route, j’ai cette fois-ci, joué les athlètes en sautant par-dessus le petit mur qui sépare la route du terrain et j’ai avancé vers sa maisonnette près de l’océan.
En ouvrant, la première chose que j’ai vue était la barre de pôle dance fixé dans ce qui ressemblait fortement à un salon. Pas de doute sur le fait que c’était elle dans ce club. J’avance doucement dans la petite maison et j’appelle Nougat. Je vais dans la cuisine chercher un sac et je monte à l’étage, j’entre dans sa chambre, simple et rose et je mets quelques sous-vêtements et vêtements dans le sac, me rappelant que dans mon placard traînent encore des choses appartenant à Holly. J’appelle Nougat encore et un petit miaulement se fait entendre dans l’arbre à chat.
- Ah, bien, te voilà, allez, viens, je t’embarque mon grand !
Je prends le chat dans mes bras et redescends. Je pose le sac pour pouvoir fermer la maison.
- Oh toi là, qu’est-ce que tu fous ici ? Dégage vieux.
La grosse voix derrière moi fait peur au chat qui se débat, m’arrachant de la peau sur le bras au passage, et se carapate. Putain de merde. Je me retourne.
- Alaric, c’est ça ?
- Wesh ! Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu baises ma copine ? D’ailleurs, elle est où cette petite pute ?
Je n’ai jamais promis de bien me tenir et tant mieux pour moi, car je n’ai aucunement envie de me retenir avec cette enflure de première. Je le chope par son haut et je le jette contre la porte, le maintenant en l’air par mon bras.
- Ne t’approche plus jamais d’elle, compris, oublie là, ne pense même plus à elle. Si jamais je vois ta sale face de rat, traîner encore près d’elle, je peux t’assurer que tu le regretteras.
Je le relâche pour qu’il reprenne son souffle, puis je prends le sac et fais demi-tour, sachant pertinemment qu’il ne me laissera pas partir comme ça.
- Oh tafiole, si tu crois que tu me fais peur, tu peux crever, je vais venir la chercher, elle m’appartient, t’as compris ?
Il attrape mon bras, je lâche le sac et me retourne pour esquiver son coup de poing, je l’attrape par le cou et il fait pareil pour essayer de me faire perdre l’équilibre, je place un coup de genou dans ses côtes puis j’enchaîne avec un croche pied pour le faire tomber au sol, une fois à terre je me pose sur lui et je l’achève à coup de poing, le droit, le gauche, sans m’arrêter.
Je me stoppe quand je vois qu’il ne bouge plus, putain, je commence à avoir un coup de flippe, si j’ai tué ce mec, malgré que ce soit ce qu’il mérite, je me foutrais dans une sacrée merde. Finalement, il recrache du sang, je me relève et il se met sur le côté en gémissant de douleur. S’il n’est pas mort, j’ai sûrement le droit de lui filer quelques coups supplémentaires, je laisse mon pied s’enfoncer violemment dans ses côtes plusieurs fois.
- Comme ça, tu vois ce que ça fait de se faire tabasser par plus fort que soit, espèce de petite pute. Je ne te le redirais pas, n’approche plus de Nyx pauvre taré.
J’attrape le sac et j’appelle Nougat, soulagé d’avoir enfin pu lui refaire le portrait à cet enculé. Finalement, le chat sort d’un buisson plus loin, je l’attrape et nous remontons dans la voiture, laissant derrière nous cette pauvre sous-merde à moitié morte sur le perron de Nyx.
Quand j’arrive à la maison, la chienne ne m’attend même pas devant la porte, je monte et je la retrouve sur le lit avec Nyx, elle me regarde les oreilles baissées et le regard fuyant, elle sait pertinemment qu’elle a interdiction de monter sur le lit. Nyx s’est endormi, je fais les gros yeux à Aïko et lui montre le sol de mon index, elle comprend tout de suite et descend. Je pose le chat à côté de Nyx et il ronronne en retrouvant sa maîtresse, il se couche devant elle.
J’ai les mains écorchées et je suis tâché de sang aussi, je prends des vêtements de rechange et je vais dans la salle de bain. Jess a tout nettoyer, elle est vraiment parfaite. Je prends une douche, me lavant de mes pêchés et ça me fait du bien.
Je prépare le repas, pensant que Nyx ne mangera rien de toute façon, quand sa petite voix me captive derrière moi. Je me retourne et elle est debout, pieds nus, toujours dans une de mes chemises et un de mes joggings.
- Tu fais quoi de bon ?
- Poulet, coco !
- Ça sent super bon, ça a l’air super bon !
- Tu as faim ?
Elle hoche la tête pour un oui.
- Merci d’avoir ramené Nougat !
- Pas de quoi !
Elle se rapproche pour venir sentir le plat au-dessus de la plaque de cuisson et regarde mes mains, elle attrape l’une d'elle puis me regarde.
- Qu’est-ce que tu as fait ?
Je n’ai ni envie de me vanter, ni envie de lui parler de lui, je me contente de hausser les épaules.
- Oh, tu sais, trois fois rien !
Elle sonde mon regard, comme si elle était capable de lire en moi, je suis étonné quand elle me prend brusquement dans ses bras.
- Merci !
Elle n’a pas besoin que je lui dise, elle sait. Je la sers dans mes bras, puis mets fin à cette étreinte.
- Va t’asseoir, je vais te servir.
Elle mange une bonne assiette, je suis content de voir qu’elle ne se laisse pas dépérir après cet accident. Je ne sais pas comment elle devrait se comporter de toute façon, je n’ai jamais eu à vivre ça et je pense que chacun fait son deuil à sa façon.
Je lui souhaite bonne nuit et la laisse à la porte de sa chambre, j’enlève mes habits et me jette sur le lit, cette journée a été plus qu’éprouvante. Elle avait pourtant bien commencé. Aïko dort devant le lit et je me laisse entraîner dans les bras de Morphée.
Une petite secousse me réveille au milieu de la nuit. Je cligne des yeux un moment avant de distinguer Nyx.
- Ça va ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Rien, je… je n’arrive pas à dormir, je peux venir avec toi ?
- Oui, viens.
Elle fait le tour du lit et monte à côté de moi, geignant doucement en s’installant. Elle se met sur le dos, elle tourne la tête vers moi.
- Dis ?
- Quoi ?
- Tu ne vas pas trouver ça bizarre si je te demande de me prendre dans tes bras comme hier soir ?
- Non, du tout.
Elle soupire d'aise et je passe mon bras sous sa tête, elle se tourne légèrement sur le côté.
- Merci.
Je souris, même si elle ne peut pas me voir puis je ferme les yeux pour m’endormir immédiatement.
C’est la sonnerie du réveil de mon téléphone qui me lève encore une fois, j’ai chaud, je transpire, je tends le bras pour éteindre cette foutue mélodie. Elle est encore ancrée à mon corps comme un bateau amarré à quai. Je n’ai jamais aussi bien dormi depuis qu’elle est là. Je reprends le portable et j’envoie un SMS à Chloé, je lui demande de tout m’envoyer par mail, je bosserais de la maison, je n’ai pas envie de quitter le lit ce matin.
Ce que je veux, je l’obtiens toujours, et ce que je voulais, c’était Holly, plus que tout, mais est-ce que c’est encore ce que je veux ? Finalement, elle ne donne pratiquement plus signe de vie, malgré mes attentions, est-ce que je ne devais pas me rendre à l’évidence et comprendre que, malgré les sentiments, on ne se remettra plus jamais ensemble ? Est-ce que je devrais me battre plus que ça pour elle ?
Je n’en sais foutrement rien et ça me gonfle. Mon ventre se serre et une boule s’installe au fond de ma gorge. Nyx bouge et roule de l’autre côté du lit. Qu’est-ce que je vais faire d’elle aussi ?
Je me pose trop de questions de bon matin. Mon portable vibre et c’est Chloé qui répond positivement à ma demande. Ma voisine de lit commence à trembler et j’entends des larmes couler qu’elle essaye de cacher.
- Hey, ne pleure pas, je suis là !
Je me rapproche d’elle et la prends dans mes bras pour la calmer. Une chose est sûre, ce que je veux en ce moment, c’est que Nyx sorte du trou dans lequel on l’a mise et je compte bien l’aider à en sortir. Elle attrape le bras que j’appréhendais à poser sur son ventre et le sert plus fort contre elle puis je me laisse glisser doucement dans le sommeil.
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Je m’éveille doucement, m’étire et observe de chaque côté, Nyx n’est pas dans le lit, je regarde l’horloge, il est 10h, j’ai tellement bien dormi. Je me lève et distingue la musique au rez-de-chaussée et je sens l’odeur de bouffe monter jusque dans la chambre. J’enfile mon short avant de descendre.
Nyx est devant la cuisinière, musique de rap en fond, et elle a enfilé des habits que j’ai ramenés de chez elle. Aïko et Nougat sont très complices et attendent chacun que quelque chose leur soit donné ou tombe malencontreusement !
- Salut !
- Hey, salut ! Je me suis permise, je me suis dit que t’aurais peut-être la dalle !
Son langage me fait sourire, elle est plutôt naturelle comme fille, j’aime bien !
- J’ai la dalle !
Elle me sourit, malgré ses bleus et ses cicatrices physique ou mentale, elle respire quand même de la joie de vivre, à cet instant en tout cas. Elle baisse le son de la musique.
- J’espère que la musique ne te dérange pas ?
- Non, tu fais comme chez toi !
- Assieds-toi ! C’est moi qui fais le service !
Je m’exécute sans discuter ! Elle dépose devant moi une assiette d’œufs brouillés et de bacon puis va se chercher la même chose. Elle s’assoit juste à ma gauche. Nous mangeons dans un calme olympien. Je l’aide ensuite à débarrasser la table. Je la regarde.
- Où est passée la fille vulgaire que j’ai rencontrée à plusieurs reprises ?
- Aussi fou que cela puisse paraître, je sais aussi me tenir, même si franchement, chasser le naturel et il revient au galop !
Je rigole de sa réponse ! Nyx est pleine de surprises ! Nous sommes interrompus par la sonnerie du portable. Je m’excuse auprès de mon invitée avant de regarder le nom qui s’affiche sur l’écran. Je suis surpris en le découvrant. En toute lettre, est écrit « maman ». Je décroche.
- Maman !
- Oh … chéri ! … vas-tu ?
- Maman, je t’entends mal !
- Et là, c’est mieux ?
- Oui ! Tu disais ?
- Comment vas-tu mon chéri ?
- Bien maman, merci ! Où êtes-vous ?
- Dans un petit coin reculer au cœur de la Colombie, c’est magnifique !
- Je veux bien te croire, maman…
- Alors comment va Holly ? Et puis, quand est-ce que je vais être grand-mère, je m’impatiente.
Et voilà, neuf mois qu’elle ne donne pas signe de vie, et elle remue sitôt le couteau dans la plaie. Est-ce que je peux lui en vouloir, oui et non, je souffle à l’autre bout du combiné.
- Maman, ça fait presque huit mois que Holly et moi, ne sommes plus ensemble…
- Oh mon chéri, je suis désolée, mais vous étiez si bien tous les deux.
- Et bien que veux-tu que je te dise, c’est comme ça…
Je vois Nyx sortir avec la chienne. Elle va même sortir mon chien, c’est fou ça ! Je n’écoute même plus ce que dis ma mère à l’autre bout du fil, je regarde Nyx quitter la maison.
- Tu m’écoutes chéri ?
- Non, désolé maman.
- Tu as déjà rencontré une nouvelle jeune femme ?
- Bien sûr que non. Quand est-ce que vous rentrez avec papa ?
- Je ne sais pas Seth, tu sais, nous faisons des découvertes surprenantes ici.
- Je comprends.
- Je vais devoir appeler Kathy, je te laisse mon chéri. Je t’aime.
- Je t’aime aussi maman.
Elle raccroche avant même que j’ai décollé le téléphone de mon oreille. Je peste intérieurement. Malgré les apparences, mes parents nous adorent avec Kathy, mais je crois qu’ils adorent encore plus leur boulot d’archéologues. Nyx rentre avec Aïko. Elle court vers moi pour que je la caresse, et je parle de ma chienne, pas de mon invitée, il manquerait plus que ça ! Je mets de l’eau dans sa gamelle et elle s’abreuve.
- Ça va ?
Nyx me tire de mes pensées, je la regarde, elle arque un sourcil interrogateur à mon intention.
- Ouai, très bien !
- D’accord.
- C’était bien votre petite balade ?
- Ouai, j’avais besoin de sortir, mais je n’ai pas voulu aller trop loin !
- C’est très gentil d’avoir sortit mademoiselle !
Elle hausse les épaules comme pour dire « pas de quoi ». Un silence pesant s’installe entre nous, c’est presque gênant, mais quoi de plus normal sachant que nous sommes tous les deux de parfaits étrangers.
- Viens, je vais nettoyer ton nez.
Je prends la direction de l’étage et elle me suit, Aïko aussi, par la même occasion. Arrivés dans la salle de bain, je tapote le meuble pour qu’elle grimpe dessus.
- Pose tes fesses ici, que tu sois à ma hauteur !
Je sors la trousse de secours et imbibe un coton-tige de désinfectant, que je passe doucement sur les cicatrices. Elle ne bronche pas.
- Tu veux en parler ?
Son regard se pose sur moi, je voudrais juste comprendre, comment une fille comme elle, avec un caractère bien trempé semblerait-il, finit par se faire taper dessus ?
- Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais Nyx.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise, c’est un connard, tu l’as toi-même signalé, non ?
Je ne réponds pas, j’attends qu’elle continue de parler, qu’elle vide son sac une bonne fois pour toute. Elle soupire puis finit par lâcher ce qu’elle a sur le cœur.
- Je lui ai dit, que j’étais enceinte, c’était un accident… il est devenu fou, la suite tu la connais Seth… je pensais que c’était quelqu’un de bien et au final, je me suis trompée, comme toujours, j’ai pu passer au-dessus de tous ses coups, mais perdre ce bébé, qui n’avait rien demandé, c’est cruel et je lui en veux. Même si entre nous, il vaut mieux pour tout le monde que cet enfant ne soit pas né, ce n’est pas ce genre de gênes que je voudrais transmettre à mes enfants… je suis jeune, j’ai encore le temps de voir venir…
Je vois que ça lui fait du bien de discuter, du moins d’être écoutée, on a tous besoin de ça dans notre vie, et personne n’a jamais dû trop l’écouter dans la sienne. Je me demande quel âge elle peut avoir, c’est vrai qu’elle fait plutôt jeune.
- Tu verras, ça va aller maintenant Nyx ! Je te garantis qu’il ne t’arrivera plus rien !
- Merci ! Pourquoi tu fais ça ?
Sa question me surprend, je réfléchis quelques instants et lui lance naturellement la réponse.
- Parce que je sens que je dois le faire !!
Elle sourit doucement, me regarde, je sens qu’elle va parler de nouveau.
- Qui est Holly ?
Je veux connaître sa vie, il est normal qu’elle veuille savoir la mienne, je souffle péniblement et range la trousse de produits après avoir jeté le coton imbibé de sang.
- Mon ex.
Réponse courte, évasive et stricte, je m’en veux presque de lui répondre comme ça, alors qu’elle vient de se livrer à moi, mais elle ne se démonte pas.
- Et alors ? Tu l’aimes encore ?
Je ne réponds pas à sa question, je regarde juste ses yeux, est-ce que je l’aime encore, il y a peu, j’aurais dit oui sans hésiter, aujourd’hui, je ne sais pas…
- C’est même pas la peine de répondre ça se voit sur ton visage !
- C’est compliqué !
- Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas ! Ce n’est pas compliqué !
- C’est toi qui me dis ça ?
- Ouai ! Je viens de le comprendre, je suis un peu longue à la détente, tu permets ! Alors tu me
racontes ?Je sors de la salle de bain et vais dans la chambre, elle s’assoit sur le lit et attend que je veuille bien parler. Je la rejoins et je commence à lui raconter toute l’histoire, pourquoi elle est partie soudainement, comment je l’ai revue inopinément, comment je l’ai baisé plusieurs fois alors que nous n’étions plus ensemble, la promesse que j’ai faite de la récupérer, promesse que je ne suis plus sûr de vouloir tenir et enfin comment elle m’a dégagé de sa vie une seconde fois sans ménagement.
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Alors que mon flot d’histoire est presque interminable pour moi, Nyx me regarde, attentive à mes paroles jusqu’à la fin.
- Tu n’es pas très futé, toi, non ?
- Pourquoi !?
- Coucher avec ton ex ? Sérieusement, on t’a jamais dit qu’on ne ravalait pas son vomi ?
Malgré que ce ne soit pas un compliment, j’explose de rire.
- Ravaler son vomi ?
- Parfaitement ! Et puis, qui plus est avec une ex qu’on aime toujours. Si elle est partie, c’est qu’elle avait une bonne raison, elle ne pouvait pas te donner ce que tu voulais, si vous étiez resté ensemble, ça aurait détruit votre couple à la longue… elle a fait le bon choix, tu dois la laisser partir.
C’est la meilleure celle-là, elle se permet de me dire que Holly avait parfaitement raison de me quitter, mais qu’est-ce qu’elle en sait au juste ?
- Depuis quand t’es experte en l’amour, Nyx ! Je crois que je vais me passer des conseils d’une fille couverte de bleus de la tête aux pieds.
J’ai parlé un peu vite, je regrette d’avoir dit ça dans la seconde. Elle me lance un regard de feu, des poignards dans les yeux, yeux qui commencent à devenir vitreux face aux larmes qui pointent le bout de leurs nez. Je m’apprête à poser ma main sur sa joue, elle se recule et descend du lit.
- T’as raison, après tout, je ne suis qu’une pauvre gamine tabassée par son mec.
Elle part blessée et éplorée, je me lève à mon tour pour la suivre, et m’excuser, quel con.
- Nyx, attend, je…
- Ta gueule, ok ! Fous-moi la paix.
Elle me montre clairement son majeur, rentre dans la petite chambre que je lui ai attribuée et claque la porte violemment en lâchant un « putain ». J’ai merdé. Clairement, j’ai merdé. Je me mets une claque intérieurement. Je crois que je ferais mieux de me faire oublier un peu, le temps que la pression redescende.
Je vais dans le bureau pour me mettre au travail, Nyx met de la musique à fond dans la petite pièce attenante. Je vais vraiment avoir du mal à me concentrer, mais en même temps, je l’ai un peu cherché, je ferais mieux de fermer ma gueule et prendre mon mal en patience.
À midi, je descends faire à manger, dans l’espoir que Nyx soit de meilleure humeur et qu’elle me rejoigne, mais elle n’est pas descendue. Je monte l’escalier et je m’apprête à toquer à sa porte, puis je me ravise, je ferais mieux de la laisser tranquille. Aïko me lance un regard qui signifie « va chercher ma laisse et promène-moi maître », je souris et nous descendons pour sortir.
Je suis dans le parc canin quand mon portable bip, un rappel pour prendre rendez-vous chez Ady pour les vaccins d’Aïko. Il tombe à pic celui-là. Il est 13h30, je vais attendre une demi-heure que la clinique d’Ady ouvre, de toute façon il vaut mieux que je sois dehors. Quand je vois leur secrétaire ouvrir les portes, je rappelle la chienne au pied et l’attache puis nous traversons la route.
- Bonjour monsieur !
- Bonjour ! Je viens prendre rendez-vous pour les rappels des vaccins de ma chienne.
- Bien sûr à quel nom ?
- Perreira ! P-E-R-R-E-I-R-A !
- Seth ! C’est pour Aïko, c’est ça ?
- Oui, voilà !
- J’ai une place demain soir pour 18h30 !
- Ce sera parfait !
Je réfléchis cinq minutes, et Ady surgit de l’arrière. Belle comme un cœur et bien ronde déjà !
- Seth !
- Salut Ady !
Elle s’approche pour m’embrasser amicalement. La secrétaire nous interrompt.
- Ce sera tout monsieur ?
- Non, en fait, je voudrais faire identifier un chat aussi.
Ady me lance un regard et semble surprise.
- T’as pris un chat toi ?
- C’est pour une amie !
- Une amie ?
- Oui, une amie !
- Bien ! Je m’occuperais de tout ce petit monde demain alors !!
Je dis au revoir et souhaite une bonne journée aux deux femmes et je reprends le chemin de la maison avec ma chienne qui renifle tous les buissons et recoins jusqu’à la maison. Quand je rentre, la musique résonne toujours à l’étage. Seigneur, je trouve sa réaction un peu disproportionnée, j’aurais pu juste m’excuser et voilà, de là à s’enfermer toute la journée dans la chambre.
Alors que je suis dans le salon en train de bosser sur ma tablette, on toque à la porte, Aïko se lève d’un bond pour aller aboyer. Je me lève et trouve Jessica dehors.
- Salut !
- Salut, je suis venue voir comment va ton amie !
- Entre ! Elle s’est enfermée dans la chambre, je ne sais pas si elle acceptera de te parler.
- Je peux toujours essayer !
Elle disparaît dans les escaliers et je retourne dans le salon finir ce que j’ai commencé. Absorbé dans mon boulot, je vois Jessica me rejoindre dans la grande pièce, je regarde l’heure et je m’aperçois qu’elle y est restée une bonne heure, je suis content que Nyx ait bien voulu lui parler. Comme une amie, elle se contente juste de garder ses secrets et me souhaite une bonne soirée, je lui suis reconnaissant.
Finalement, le temps file et je finis la soirée aussi seul qu’un exilé sur une île déserte, je suis monté prendre une douche et j’ai entendu Nyx éteindre sa musique, enfin ! Je suis allé dans ma chambre, j’ai entrebâillé la porte et je me suis couché.
J’entends du bruit, je regarde l’heure, il est 1h. La porte est grande ouverte, Aïko a dû descendre. Je me lève et rejoins le rez-de-chaussée en silence. Une petite lumière scintille dans la cuisine, la silhouette sombre et fragile de Nyx fait contraste, elle a posé une assiette sur le comptoir et mange. La chienne n’est pas à côté d’elle, elle a dû la sortir, je m’approche d’elle doucement.
- Tu aurais pu venir manger avec moi ?
Elle se retourne vivement, prise sur le fait, elle m’en veut toujours, elle s’apprête à me fausser compagnie une fois encore, hors de question. Je pose mes bras de chaque côté de son corps et la bloque contre le comptoir.
- Pousse-toi.
- Non, je veux m’excuser.
- Très bien, c’est fait, pousse-toi maintenant.
- Pardonne-moi, Nyx, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire…
- Blablabla, c’est facile de lancer des bombes puis de venir s’excuser la queue entre les jambes.
Je ne peux m’empêcher de sourire face à ses expressions plus ou moins saugrenus !
- Tu as raison, mais je suis vraiment désolé, je t’assure que j’ai regretté à la seconde où c’est sorti de ma bouche, le sujet Holly me fait sortir de mes gonds…
Elle semble se radoucir et se détendre face à mes révélations, elle me regarde un instant, baisse les yeux au niveau de mon caleçon puis remonte son regard vers mes yeux, on se sonde, je veux savoir si elle va me pardonner puis je me rends compte qu’elle a ce regard, celui qui dit « embrasse-moi », je recule d’un coup, elle baisse les yeux au sol. Qu’est-ce qu’elle fait ?
- J’accepte tes excuses.
- Bien !
Je commence à prendre le chemin vers ma chambre quand elle m’interpelle doucement.
- Seth ?
- Quoi ?
- Je rentrerais chez moi demain, je te remercie.
- Comme tu voudras.
Je remonte dans ma chambre et m’allonge, je commence à repenser aux dernières minutes dans la cuisine, c’était quoi ce bordel ? C’était quoi cette façon de me regarder ? Je ne connais que trop bien ça, je refuse de céder aux avances d’une fille qui ne sait même plus où elle en est. Et puis merde, je ne la connais pas cette nana et j’ai décidé de l’aider, pas de lui créer plus de problèmes.
Je fulmine dans mon plumard, me tournant de gauche à droite, Aïko entre dans la chambre aussi discrètement qu’un hippopotame, pour aller se coucher à côté du lit. Je tente de rester tranquille pour faire redescendre la pression, dans la lumière de la lune, je vois Nyx s’allonger délicatement à côté de moi. Elle tourne la tête et remarque que j’ai les yeux grands ouverts, s’il ne faisait pas aussi nuit, je jurerais qu’elle est en train de rougir.
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Tandis que mes yeux sont rivés aux siens, je sens mon ventre se nouer, elle ne lâche pas mon regard et je me sens mal à l’aise tout à coup, elle finit par se tourner et je respire bruyamment. Seulement deux petits jours, c’est le temps qu’elle a partagé avec moi, deux jours et je n’ai déjà pas envie qu’elle parte, je me sens seul et j’aime bien sa compagnie électrique. Je finis par me retourner sur la droite pour dormir et l’instant d’après je sens les mains de Nyx s’agripper à mon corps, cette fois, c’est moi qui me crispe légèrement avant de me détendre et de m’endormir.
C’est le troisième jour où je me lève à l’aide de mon téléphone, je dors tellement bien que je n’ai pas envie de quitter mon lit, j’éteins la sonnerie, le bras de Nyx sur mon ventre, je m’éclipse du lit, prends mes vêtements et vais prendre une douche. Le temps de prendre un café et mon invitée descend.
- Salut…
- Salut ! Je t’ai réveillée ?
- En quelque sorte…
- Désolé.
- Pas grave, je rentre aujourd’hui, tu t’en souviens ?
- Je sais, je te ramène chez toi ce soir, après le vétérinaire, j’en ai profité pour demander à Ady de pucer Nougat !
- Quoi ? Mais je n’ai pas les moyens de payer ça…
- Mais je ne t’ai rien demandé Nyx !
Sous les bleus qui recouvrent ses joues, se profile, une légère teinte rouge qui prend le dessus, elle lève de nouveau ses yeux vers moi et me lance le même regard qu’hier soir. Putain. Je pose ma tasse dans l’évier.
- Je dois y aller, à ce soir.
Je décampe comme si j’étais poursuivi par la peste, non mais, quel crétin. Je m’assois dans l’Audi et je commence à réfléchir, de quoi j’ai l’air à fuir comme ça alors qu’elle m’envoie des signaux plutôt clairs ? Si ça se trouve, c’est moi qui débloque complètement, et ne vois que ce que j’aimerais voir. Je suis en manque et finis par perdre les pédales, c’est surement ça.
Je démarre et suis le trajet habituel pour aller jusqu’au building. Je salue Chloé en arrivant, quand je pense que Steven la baise, je me dis qu’il n’a encore pas compris la leçon. Pas mal de monde en vacances aujourd’hui et le boulot ne se bouscule pas, j’ai lu et relu des contrats que j’ai signé, j’ai fait parvenir le tout à Chloé. J’ai pris ma pause du midi avec Greg, selon ses dires « Steven n’avait pas fini son boulot », comme si Steven était du genre à finir un truc avant d’aller manger. Greg est parfois si naïf. En fin d’après-midi, je quitte même le travail en avance, personne n’en saura rien, mais j’en avais ma claque de rester en haut de cette tour, j’avais envie de rentrer.
Quand j’arrive dans la rue, je vois Nyx et ma chienne en promenade qui rentrent elles aussi, elles passent le petit portillon quand je sors de la voiture. Aïko est toute folle, je me baisse pour la câliner, sous le regard bienveillant de Nyx, je me relève et la chienne court dans tous les sens, elle pousse Nyx qui manque de s’étaler par terre, je la rattrape de justesse. Je la soutiens par la taille, elle se raccroche à mon cou un court instant, son visage tuméfié près du mien.
- Merci !
Elle se remet sur pied et me regarde avec ce sourire doux et craquant, on ne dirait pas que cette fille est la plus vulgaire que j’ai croisée ! Le moment d’après, elle était sur la pointe de ses pieds, les mains sur mon torse et ses lèvres sur les miennes, surpris, j’ai quand même fermé les yeux par réflexe, savourant la douceur de son baiser, il n’était ni vulgaire, ni passionné, il était juste plein de tendresse. Elle est redescendue sur ses deux talons, me laissant dans le jardin, pendant qu’elle rentrait sans me donner aucune explication. J’ai passé la langue sur mes lèvres refroidies par l’absence des siennes et je l’ai suivi. Si elle n’avait pas envie de parler de ce baiser, pourquoi aurais-je eu envie de le faire ?
Alors qu’on venait tout juste d’entrer et que l’on se dirigeait vers la cuisine, quelqu’un s’est mis à toquer à notre porte, je me suis penché et j’ai reconnu les cheveux en bataille de Steven, je lui ai ouvert.
- Quel vent te ramène par ici ?
- Je me suis dit qu’on aurait pu sortir ce soir, tu sais, nous deux, chasser, si t’es enclin à passer à autre chose !
Est-ce que j’ai envie de passer à autre chose ? Alors que j’essaie de savoir ce que je veux enfin Nyx tente de monter à l’étage discrètement, Steven attiré par mon regard, scrute la même direction. Elle s’arrête quand il pose les yeux sur elle.
- Nyx ?
- Vous vous connaissez ?
- Oh ouai, on a plutôt appris à se connaître en profondeur !
Mon regard passe rapidement de mon ami à mon invitée, elle me regarde morte de honte, Steven la regarde comme un morceau de viande. Wahou, mais c’est quoi ce plan de merde ? Soudain un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis longtemps m’envahis, de la jalousie. Elle monte en quatrième vitesse dans sa chambre. Steven reporte son attention sur moi.
- Je ne savais pas que t’étais déjà passé à autre chose !
- Pas du tout Steven, désolé, je ne pense pas sortir ce soir.
- Tu ne sais pas ce que tu rates, mais si tu changes d’avis, tu connais le club du vendredi !
- Bien sûr !
Il me tape dans le dos et sort comme il est venu, en coup de vent. Je lève les yeux vers l’étage, putain, il l’a aussi baisé elle, je me demande s’il reste encore une fille dans le coin qui n’a pas forniqué avec Steven. Je sens la rage monter en moi, je la rejoins à l’étage. Elle est dans le canapé du bureau.
- Steven sérieusement ?
- Quoi ?
- Tu t’es tapé Steven ?
- Ma copine Aneira m’a invitée à cette soirée, on avait pas mal bu et on a fini la soirée tous les trois…
- Mais quel genre de fille es-tu en fait ?
Elle me lance un regard offusqué, c’est vrai que j’ai été un peu brutal sur la forme. Elle se lève et se place en face de moi.
- Le genre de nanas qui se fout complètement de ton avis, et d’abord depuis quand t’es expert en relation ? Je crois que je vais me passer des conseils d’un mec qui baise son ex parce qu’il est incapable de passer à autre chose.
Putain, je ne m’y attendais pas à celle-là. Elle pose sa main sur mon torse pour me pousser du chemin.
- Si tu permets, je vais prendre un bain, ça relaxera la salope que je suis !
Non mais quel culot cette nana, bon même si elle n’a pas tort, qu’est-ce que ça peut me foutre ce qu’elle fait de sa vie, je ne suis pas son mec. Je vais dans ma chambre, j’enfile un pantalon de survêtement et mets mes gants de boxe, j’ouvre l’application pour la musique, volume à fond, je commence à taper sur mon instrument de relaxation, plus je donne de coups, moins je me sens frustré. Je suis complètement trempé de sueur, quand je décide de m’arrêter, Nyx est par terre.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je te regarde, ça se voit bien non ?
Je devrais peut-être donner quelques coups supplémentaires dans le punching-ball, puis elle me regarde avec un sourire radieux. Je me radoucis.
- Je vais me laver et on file chez Ady !
- Ok, je t’attends !
- Je n’en ai pas pour longtemps.
- Appelle-moi si tu as besoin que je te frotte le dos.
Je lève les yeux au ciel, est-ce que cette fille à des troubles de la personnalité ? Je jette les gants dans ma chambre et j’entre dans ma douche, l’eau chaude ruisselle le long de mes muscles tendus, je ferme les yeux pour savourer ce moment, je repense au baiser qu’elle m’a donné plus tôt. Il était doux, il ne représentait peut-être rien pour elle, pour moi non plus, après tout, ce n’était qu’un simple baiser.
Je sens l’air me mordre les chairs, un corps chaud s’intercaler entre moi et la paroi de la douche et deux mains chaudes s’accrocher à mes fesses. Je sens sa bouche trouver la mienne, doucement, puis plus bestialement, cherchant ma langue du bout de la sienne pendant que ses mains empoigne mon sexe et entament de longs va-et-vient. Ses gémissements sont couverts par le bruit de l’eau battant sur nos deux corps en feu, mes mains trouvent ses petits seins fermes puis descendent, j’introduis un, puis deux, et même trois doigts dans la petite fente lubrifiée qu’elle tend vers moi. En quelques secondes, je l’attrape sous les fesses pour la remonter à mon niveau et pouvoir la pénétrer sans difficulté pendant qu’elle s’agrippe à ma nuque, pendant qu’elle gémit et qu’elle cri mon prénom.
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- Putain, Seth, sans déconner, c’est ça ta vision de « pas longtemps » ?
J’ouvre les yeux illico, ma bite est tendue comme un arc, prête à tirer, et pas n’importe qui.
- J’arrive Nyx !
Elle referme la porte de la salle de bain et je m’empresse de finir ce que j’avais commencé, laissant l’eau évacuer loin de moi toutes ses pensées impures que j’ai eu envers cette fille qui est entré dans ma vie comme un phare dans une nuit de tempête.
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Quand j’arrive au rez-de-chaussée, Nyx est dans la cuisine, assise sur un meuble, elle est absorbée par la musique qui sort de son portable, j’en profite pour la regarder plus en détails. Mes yeux font abstraction des contusions sur son corps, et ce qu’ils imaginent leur plaît. Quand elle tourne la tête vers moi, je réalise soudain que c’est la première fois depuis plus de sept ans que je pose réellement les yeux sur une autre femme que Holly.
- Et ben, putain, sans déconner, qu’est-ce que tu foutais, tu te branlais ou quoi ?
Bordel ! Je manque de m’étouffer avec ma salive, je tente de garder un visage impassible, quel manque de tact que de se faire griller de la sorte.
- Désolé, j’ai eu besoin de me détendre après cette séance intensive de sport, ça a pris un peu plus de temps que prévu ! On peut y aller.
Elle saute du comptoir et passe devant moi, elle prend la laisse d’Aïko et l’appelle pour l’attacher.
- Je prends le chien !
Bon, et bien, je prends donc le chat, je lâche un sourire, elle est si… elle !
Quand nous arrivons dans la clinique d’Ady il n’y a plus personne, nous sommes les derniers clients de la journée, je suis sûr que mon amie va essayer de jouer les détectives.
- Mes derniers clients ! Il était temps, j’adore mon boulot, mais j’ai hâte de monter et de me faire masser par Chris, les amis !
- Pauvre Chris !
- Comment ça, pauvre Chris, c’est de sa faute si je suis dans cet état, je te signale ! Il peut bien masser mon pauvre corps alors que je porte H24 notre progéniture !
Je rigole de vive voix, j’entends Nyx pouffer discrètement derrière moi. Ady penche la tête pour la regarder, elle découvre la fille aux multiples bleus, mais lui sourit comme si elle ne les avait pas vus.
- Allez, venez !
Nous la suivons dans la salle d’examen, elle se retourne et se baisse à la hauteur d’Aïko.
- Regardez-moi cette splendide créature !
Aïko doit être la seule chienne de la terre à ne pas être angoissée chez le vétérinaire, Aderyn est si complice avec elle que même les vaccins sont une partie de plaisir. Elle se relève et caresse Nougat.
- Salut minet, alors comme ça, tu as retrouvé ta maitresse !
- Oui, c’est Nyx !
L’intéressée fait un petit geste de la main vers Ady, qui elle jette des regards entre elle et moi.
- Donc c’est comme ça que vous vous êtes rencontrés tous les deux ?!
Je savais qu’elle allait mener son enquête. Aderyn est irrécupérable, ce n’est pas un cabinet de vétérinaire qu’elle aurait dû ouvrir, mais un salon de coiffure ! Nyx prend la parole avant moi.
- Ce chenapan n’a pas arrêté de s’enfuir ces dernières semaines, apparemment, il devait trouver le jardin de Seth plus accueillant que la maison !
- Je vois ! Et bien nous allons commencer par monsieur, j’imagine qu’en plus de ne pas être pucé, il n’est pas vacciné ?
- Eh, bien non…
- Ah les gens sont tellement mal informés ! Est-ce qu’il est castré ?
- Non plus…
- C’est ce qui expliquerait peut-être ses envies soudaines de voyages ! Bien alors puce et vaccins pour monsieur, et rappel de vaccins pour mademoiselle !
Ady s’affaire à sa tâche pendant que nous discutons de la pluie et du beau temps, elle chouchoute Nougat plus qu’il ne devrait, vaccins, puce, vermifuge, anti-puces et j’en passe, Nyx me lance un regard qui veut dire « ça va coûter combien cette histoire ? », et j’ai bien peur que la réponse soit : très cher !
Quand Aderyn a enfin fini de s’occuper des deux compères, elle me regarde.
- Je mets tout sur la même note ?
- Oui, s’il te plaît !
Elle me sourit puis s’installe sur son ordinateur et imprime la facture qu’elle me tend. Bordel de dieu, cette visite me coûte un bras, mais c’est pour la bonne cause, je sors la carte bleue et paye tout d’un coup. La vétérinaire nous souhaite une bonne soirée et alors que Nyx est devant avec la chienne, Ady me retient doucement par le bras et me chuchote :
- Cette fille est vraiment mignonne et sympathique ! Bonne chance !
Elle termine sa phrase en me poussant dehors par une petite claque sur ma fesse. C’était quoi ça encore, le sixième sens féminin ou quoi ?
Nous arrivons à la maison, Nyx détache la chienne et range la laisse, elle se tourne vers moi.
- Merci beaucoup, tu sais que je te rembourserais !
- Mais bien sûr, hors de question ! Ça m’a fait plaisir, puis c’est grâce à lui que t’es là aujourd’hui, ça rembourse déjà ta dette !
Ce n’était pas trop nunuche ce genre de réflexion sérieux ? En tout cas, elle me sourit, puis va à l’étage chercher le sac en papier avec ses affaires. Nous montons tous les trois à bord de la RS4, dommage qu’il y ait le chat, je lui aurais bien fait le coup de l’adrénaline. Une prochaine fois peut-être.
Une fois chez elle, je la ramène jusqu’à la porte.
- Tu sais que c’est la première fois que je te vois garder la même coupe et la même couleur de
cheveux ! J’aime bien !Elle rigole doucement et me sourit.
- J’aurais peut-être changé la prochaine fois ! Tu veux entrer cinq minutes ?
Si j’entre, je ne voudrais plus rentrer à la maison, je pense que c’est le moment d’avoir une discussion avec une certaine personne.
- C’est gentil Nyx, mais une prochaine fois, je dois voir quelqu’un ce soir.
- Comme tu voudras, merci encore Seth !
- Pas de quoi, n’hésites pas une seconde, si tu as besoin de quoi que ce soit ! Tu le sais !
- Oui !
Je me suis penchée pour embrasser doucement son front chaud et j’ai fait demi-tour sans m’empêcher de regarder à droite et à gauche avec cette sensation bizarre qui me donnait froid dans le dos. Une fois dans la voiture, j’ai attrapé le portable et envoyé un SMS à Holly. Je voulais attendre un peu avant de partir, mais j’avais peur que Nyx se demande ce que je fabriquais, j’ai démarré et j’ai pris automatiquement la route pour la maison de mon ex.
Je me suis garé plus loin et j’ai fait la route à pied, me demandant si c’était une bonne idée de débarquer comme ça, à l’improviste, puis je me suis dit que j’avais vraiment besoin de parler, maintenant. En arrivant devant la paroi vitrée, éclairée de l’intérieur, je l’ai vu, radieuse, en train de rigoler, j’ai souri, et puis je l’ai vu, lui, le brun apparaître dans mon champ de vision. Une multitude d’émotions ont traversé mon corps, un brin de joie de la voir, un goût de trahison de le voir, une pointe de jalousie, et un bol de colère. Il s’est éclipsé dans une autre pièce, j’en ai profité pour m’avancer et toquer. Elle a ouvert la porte surprise.
- Seth ?!
- Salut Holly.
- Mais… qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais rentrer chez toi…
- Je t’ai envoyé un SMS, mais ne te fatigues pas va, j’ai vu ce que j’avais à voir.
Elle était mal, elle est sortie et à fermer la porte derrière elle.
- Écoute, ce n’est pas vraiment le moment, là.
- Non, c’est toi qui vas m’écouter, c’est exactement le moment, tu vas tout me raconter avant que j’entre là-dedans et que je lui refasse le portrait.
Je n’avais pas vraiment envie de me battre avec qui que ce soit, mais s’il fallait lui parler comme ça, pour la faire réagir, alors soit.
- Tu baises avec lui depuis quand Holly ?
- Seth… rentre chez toi, on parlera à un autre moment.
- Combien de fois vais-je encore te laisser me rembarrer sans explications Holly, putain de merde ?
J’ai haussé la voix plus que je ne l’aurais voulu, elle a sursautée de peur, j’ai reculé instinctivement pour me calmer, elle m’a regardé de ses yeux embrumés par les larmes qui commençaient à poindre. Ça m’a encore plus irrité.
- Ne commence pas ton numéro mélodramatique avec tes satanées larmes, c’est le moment de vider ton sac et je ne partirais pas sans avoir eu le fin mot de cette putain d’histoire.
Elle s’est retournée, a essuyé ses larmes puis a soufflé un bon coup. En faisant volte-face vers moi, je sentais que ce qui m’attendait n’allait pas me plaire le moins du monde, mais j’avais besoin de savoir, il fallait que je close ce chapitre et que je passe à autre chose, surtout si l’objet de mes convoitises depuis des semaines se foutait éperdument de ma gueule depuis le début.
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